MÉTIERS de la PETITE ENFANCE et RISQUES PROFESSIONNELS : UNE RÉALITÉ ?

DES RISQUES A TRAVAILLER AVEC LES BÉBÉS ? !!!

Les risques professionnels sont souvent associés aux métiers des Bâtiments et Travaux Publics, de l'Industrie, des grandes enseignes commerciales, de la Police ... Et pourtant la réalité est bien différente. La DARES a publié en 2014 (1) un dossier illustrant les risques professionnels selon les métiers. Il en ressort que "les professionnels travaillant avec le public sont davantage exposés à des situations de tensions ou d'agressions dans le cadre de leur travail". Les professionnels de l'action sociale rentrent dans cette catégorie qui intègre elle-même les métiers de la petite enfance.

Travailler avec des êtres de quelques semaines à 4 ans maximum n'apparaît pas comme une des missions les plus périlleuses ! Mais cependant la santé des salariés de la petite enfance sont eux soumis aux Risques Physiques et Psycho Sociaux .

 

DEUX ÉTUDES DÉMONTRENT QUE LES RISQUES PROFESSIONNELS DANS CES MÉTIERS SONT BIEN UNE RÉALITÉ :

CHORUM (2) la mutuelle des acteurs de l'économie sociale et solidaire a réalisé ces deux études :

 

* La première étude (2009)  concerne " Les conditions de travail dans la branche des acteurs du lien social et familial". Elle met en évidence :

- Des RISQUES PHYSIQUES pouvant "être liés au port des enfants, au déplacement du matériel ou de mobilier, à du matériel inadapté"

- Des RISQUES PSYCHO SOCIAUX "liés aux contraintes professionnelles ( fortes exigences de travail, faible autonomie...), liés à la charge émotionnelle du travail auprès d'enfants en bas âge...)"

 

* La seconde étude (2011) traite des "Absences au travail pour raisons de santé dans l'économie sociale" . Il en ressort une différence significative entre l'ensemble du salariat de l'économie sociale et les établissements d'accueil de jeunes enfants. Soit :

"une fréquence (nombre d’arrêts pour 1 000 salariés) d’arrêts maladie de 120 pour 1 000 en 2008, contre 81 pour 1 000 pour l’ensemble du salariat de l’économie sociale, et une fréquence d’accidents du travail de 23 pour 1 000, contre 6,6 pour 1 000 pour l’ensemble du salariat de l’économie social"

 

Au regard de ces chiffres il apparaît donc une nécessité d'agir en matière de prévention. Améliorer la Qualité de Vie au travail,et le conditions de travail,  lutter contre les Risques Professionnels  permettent d'améliorer l'accueil des enfants, la performance des salarié, la rentabilité de l'établissement...

 

 

QUELLE PRÉVENTION ? QUELLES ACTIONS ?

 

1. Mettre en application les principes généraux de prévention qui font obligations à l'employeur ( article L 4121-2 du code du travail

L'employeur met en œuvre les mesures prévues à l'article L. 4121-1 sur le fondement des principes généraux de prévention suivants :

 

1° Éviter les risques ;

 

2° Évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ;

 

3° Combattre les risques à la source ;

 

4° Adapter le travail à l'homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé ;

 

5° Tenir compte de l'état d'évolution de la technique ;

 

6° Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux ;

 

7° Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l'organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'influence des facteurs ambiants, notamment les risques liés au harcèlement moral, tel qu'il est défini à l'article L. 1152-1 ;

 

8° Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle ;

 

9° Donner les instructions appropriées aux travailleurs.

 

 2. Être attentif à des critères objectifs :

- Les absences pour arrêts maladies, accidents du travail  mais aussi pour des jours de récupération,

- Le présentéisme (salarié présent sur son lieu de travail alors que son état physique et psychique, sa motivation ne lui permettent pas d'être productif)

- Les Troubles Musculo Squelettiques (lombalgies, épicondylites, cervicalgies ...)

- Le Turn-over

- Les interactions dégradées entre collègues, avec les familles, les enfants : irritabilité, indifférence, brusquerie, "les douces violences"qui ne sont plus repérées par le salarié...

- Les atteintes à la santé : troubles du sommeil, de l'attention, du comportement alimentaire ...

 

 

3. Être attentif aux critères subjectifs, c'est à dire au vécu et perceptions des salariés :

- Aux conversations qui expriment des plaintes, des revendications, des insatisfactions, des alertes, des inquiétudes ....

- Aux demandes de formations, d'aide...

- Aux demandes de changements d'organisation dans le planning, de soutien, de reconnaissance...

- Aux difficultés à gérer l'emploi du temps personnel en raison du planning professionnel

- Aux sentiments de dévalorisation de la fonction, de non reconnaissance  ....

 

 

4. Proposer des actions pilotées par un Psychologue du Travail et des Organisations :

 

 - RÉGULATION, SUPERVISION, ANALYSE DES PRATIQUES  (voir les articles de ce blog)

- SOPHROLOGIE (voir les articles de ce blog) hebdomadaire pour apprendre à gérer le stress, les incivilités, l'agressivité..

 

1. DARES (2014) Des risques professionnels contrastés selon les métiers. Mai 2014 n° 039

2.  in RISQUES PROFESSIONNELS ET QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL DANS LES CRÈCHES: Les pratiques de la prévention. Guide pratique téléchargeable 

 

Pour en savoir plus : http://cabinetpsychologie-dominiquebaradellolozach.fr ou dominiquelozach@free.fr